Tout en s’adaptant à l’histoire et l’architecture du lieu où il se donne, ce spectacle nous transporte au coeur du message d’Hildegarde de Bingen, au moment où sa vie bascule de l’anonymat vers une renommée internationale. Écrit comme une pièce de théâtre en monologue, il débute lorsqu’elle est nommée mère abbesse à l’âge de 38 ans, et se poursuit sur une période d’une dizaine d’années, durant laquelle il lui faudra lever un à un les obstacles intérieurs et extérieurs auxquels elle se confronte.

Finalement, lors du synode de Trèves en 1147, le Saint Père et Bernard de Clervaux reconnaissent l’authenticité des visions qui l’animent depuis son enfance, l’autorité
suprême lui demandant de rédiger et diffuser les messages qui lui sont révélés par la voix céleste. 

Ses luttes mettent à jour une exceptionnelle personnalité qui aura marqué son temps et au-delà. Derrière la religieuse à la santé fragile, se dresse une femme hors du commun, intelligente et déterminée. Sa sensibilité d’une grande finesse s’est singulièrement traduite par une fertilité artistique débordante propice à faire voir et entendre sa vie et son oeuvre sur scène : poésie, composition musicale, chant, danse, théâtre.

A la création et à l’interprétation du spectacle, Claudine Gérez nous fait vivre ce foisonnement avec profondeur et incandescence, aux côtés du musicien Vincent Lauth. 

Les paysages sonores mettent en relief les chants d’Hildegarde, qui contemple la Trinité comme étant « le son et la vie ». 

Son message est magnifiquement servi par la subtilité d’un étonnant instrumentarium dépassant avec elle les frontières de l’espace et du temps : cosmicbow, bols tibétains, anantar, udu, flûte native.... 

La complicité artistique des interprètes n’est pas sans évoquer la complicité spirituelle de la sainte germanique avec Volmar, le père bénédictin aumônier du monastère, secrétaire et confident de Hildegarde, qui l’a accompagnée et soutenue presque toute sa vie de sa
présence discrète.

Le spectacle se donne en fixe ou en itinérance selon la géographie du lieu. Si l’abbaye ou l’église romane s’imposent comme un cadre de représentation idéal, d’autres sites peuvent convenir à la mise en scène (château, parc, église plus récente, etc…).